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mercredi 12 août 2020

ADieu le sage de Diari

 

"Il existe deux types de personnes dans le monde. Ceux qui veulent savoir, et ceux qui veulent croire". Nietzsche

Ce soir, je ne veux ni savoir, ni entendre, ni croire au décès de mon grand papa(mon oncle, l'ainé de mon père biologique).

L'annonce de son décès m'a laissé sans voix, la bouche suspendue à un: Inna lillah wa inna ilayhi raaji'uun! les yeux grandement ouverts. 

Incrédule, la vie nous réserve des surprises.

Sauf que celle-ci, ne me plaît pas du tout. Elle ne me fait pas rire, mais m'arrache la joie de vivre.

Elle me pousse à me détacher des plaisirs mondains, et à me remettre en question.

Mon père a perdu son frère, son frangin, celui qui l'a guidé et montré que l'effort fait les forts, et que la pauvreté, n'était pas un obstacle au succès et à la réussite.

Du coup, je ne l'empêcherai pas de pleurer, même si la tentation d'aller lui dire d'essuyer ses chaudes larmes m'anime. Dans ces circonstances difficiles de faire comprendre à papa, que les pleurs sont peut-être la seule expression de montrer son désaccord face à la volonté divine, mais que les larmes ne dissipent pas la douleur.

Moi, j'essaye de me retenir, mais des larmes têtues glissent tout de même sur mes joues. 

Un grand frère qui a chaleureusement et humainement accepté de mettre son véhicule à notre disposition, nous accompagne pour des courses. Qu'il en soit en remercié.

Cette nuit, sentant l'ombre de mon grand papa, qui plane dans ma chambre, flux et reflux d'images, je le revois.

Sourire en coin, les yeux pétillants de sagesse, l'expression que témoigne son visage, renseigne, sur la timidité de l'homme. Oui, Lhomme était taciturne, et digne de confiance.

Le woyen woyen ma ( commérages en langue locale soussou), n'était pas du tout sur la liste de son menu.

Écrire sur cet homme, ses qualités, me prendra énormément de temps. Comprenez et pardonnez moi pour les incorrections dans ce texte. Car il est écrit à chaud, et dans l'urgence.

Je ne résiste enfin pas, à l'envie de mentionner un détail poignant que je garde de mon grand papa.

Alors que j'étais gamin, la venue de mon oncle à la maison était un grand moment pour nous. Et pour cause, il ne daignait jamais de nous envoyer des yaourts bien glacés.

Et avec un: Merci tonton qu'on lui rendait, on s'en délectait avec amour et passion.

Sachez le, mon désormais feu grand papa, était un admiratif de ma plume. Il me le faisait savoir à chaque fois qu'on échangeait.

Ce texte est donc un hommage que je lui rends.

Mon bappa, vous ne me lirez pas ce soir, je le sais.

Mais je sais que vous me voyez, et que vous m'entendez.

Suis-je finalement tenté de répondre à cette célèbre phrase de Birago Diop:

Les morts ne sont pas morts??

Je laisserai Jean Cocteau répondre pour moi:" le vrai tombeau des morts, c'est le cœur des vivants".

Reposez en paix mon bappa.

Regrettez votre séjour terrestre face à votre félicité céleste.

De la part de votre fils bien aimé:

Alpha Amadou Diari Diallo


Et Thione Seck s'en alla

Un dimanche noir, dans un pays"enrhumé" par de récentes violences, dont les éternuements...