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jeudi 7 février 2019

Sénégal: Mamoudou Baba Talla, parle du moment présent

A quelques jours des élections présidentielles au Sénégal, et dans un contexte de vives tensions, où les 5 candidats retenus par le conseil constitutionnel annoncent chacun de son côté sa victoire au soir du 24 Février, le jeune romancier Mamoudou Baba Talla, semble ne pas perdre de vue ce moment important et crucial, que vivent ses concitoyens. Sur son compte Facebook, l'auteur de "Montréal- Dakar", lance:"L’atmosphère est tendue et détendue à la fois. L’argent coule à flot. On chante et on danse en accordant une oreille plus ou moins attentive à ceux qui nous promettent la fin de notre calvaire. Transporteurs, usagers, marchands ambulants et vendeurs de téléphones deviennent tous des analystes politiques avertis. Les groupements de femmes se font désirer et les entrepreneurs politiques font de la surenchère. C’est leur moment. C’est l’élection présidentielle. Chacun défend avec ardeur le candidat qui est, à ses yeux, le mieux placé pour diriger le pays. Souvent, sans conviction aucune. les caravanes se multiplient. Les politiques se rapprochent des populations n’hésitant pas une seule seconde à déjeuner à la gargote du coin. Mais, mais ! Loin de la ferveur des réseaux sociaux, devenu un terrain où la parole se libère, le Sénégal des profondeurs attend. Ses populations s’impatientent. De là, je les entends répéter frénétiquement « ils sont tous pareils. » À la face du continent, souvent avec mépris et dédain nous nous targuons d’être une exception dans une Afrique longtemps hantée par les putschs. Mais notre démocratie n’a rien d’exceptionnel. Tout comme le Sénégal, d’autres pays africains organisent des élections sans problèmes majeurs. Les incidents, ça arrive. Au lendemain de l'élection, quand un président sera élu et qu’un nouveau gouvernement sera formé, pensons aux plus faibles, aux démunis, aux enfants de la rue, aux personnes à mobilité réduite, aux albinos qui craignent d’être des victimes sacrificielles durant les échéances électorales, aux médecins, gynécologues, sages-femmes et infirmiers affectés loin de la capitale qui, souvent, peinent à faire correctement leur travail par manque de moyens. Pensons également aux prisonniers qui purgent leur peine dans des conditions très difficiles; aux étudiants de l’Université publique, l’avenir de notre pays, qui réclament de meilleures conditions de vie et d’études; aux transporteurs victimes de la cruauté de quelques hommes en tenue. Enfin, n’oublions pas que des jeunes sénégalais, au risque de périr, affrontent les vagues de l’atlantique pour aller vers un ailleurs meilleur afin d’assurer la survie de leur famille. Parce que c’est notre pays 😊. Vive le Sénégal".

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